Le récit des Trekkeurs du Toubkal 2011

 

Départ pour le projet « Toubkal 2011 »

Samedi 16 avril 2011

Vers 17h, nous nous retrouvons progressivement à l’Aéroport de Zaventem. Le rendez-vous de tous les protagonistes de notre aventure est fixé dans le hall des départs, sous l’avion suspendu au plafond (Anecdote : ça commence bien, mais où est donc or ni car, eh cet avion ? Il n’est plus là) … Mais Ouf, Nous, nous nous reconnaissons, nous sommes tous là…

L’équipe de Libramont : Pascal, Daniel, Danielle et Gaëtane avec leur coach Suzette, kiné de surcroît L’équipe de Liège : Alexandre, Marylène, Marie, Martine et Cendrine L’équipe de Verviers : Jacqueline (et Marc en pensée avec nous) avec son coach, devenu perso, Fabienne. Nos organisateurs : Emmanuel et Claudine Nos médecins : Olivier, le spécialiste et Jean, le généraliste. Nos équipes de reporters et cameramen : Bernard et Brigitte de Zoom reportages, présents depuis nos premières randonnées communes, rejoints depuis par un trio de choc : Bruno, Serge, Benjamin (journaliste, preneur de son et caméraman pro) accompagnés par Philippe, notre tintin reporter du trek, déjà son appareil photo à la main et kiné de surcroît.

Petit contre temps : le vol est annoncé à 21h55 au lieu de 20h40.

Emmanuel (appelé aussi Manu), notre guide, récolte déjà nos bâtons et le matériel de montagne, à savoir piolets et crampons. Un frigo déjà réfrigéré est là, encore tout fringant, prêt à recevoir notre autre matériel, plus médical celui-là (injections et traitements divers...).

A 18h, nous nous rendons au « point presse » où nous sommes attendus : nous y rencontrons des membres de la Ligue Nationale Belge de la Sclérose en Plaques qui sont venus nous encourager. Est également présent, un représentant de l’ambassade du Maroc. Après un court moment de restauration, nous nous rendons enfin vers les comptoirs d’enregistrement des bagages. Nous enregistrons alors tous nos bagages… Super, tout est parti. Plus ou moins 600kg de bagages pour les 22 participants.

Les accompagnants sont tous partis. Il reste, nous, les participants… à enregistrer… L’attente est longue. Après la frénésie du départ, le soufflet se dégonfle déjà un peu … Certains se connaissent, pour s’être entraînés ensemble, par région… d’autres s’apprivoisent, par affinités. Quelques groupes se forment.… Nous ne savons pas ce que cette aventure présage … Voyage vers l’inconnu, mais nous sommes tous déjà confiants et positifs.

Après un vol sans problème, nous atterrissons à l’aéroport de Marrakech Menara. Nous y rencontrons Rachid, l’ami de Manu au Maroc et directeur de l’agence « Authentica », organisatrice du trek dans le pays. Deux véhicules nous attendent sur le parking. Après quelques palabres de courtoisie, les mini-bus chargés nous conduisent, à la mode marocaine (premiers frissons garantis …), à l’hôtel Kenzi TICHKA 4*.

Il est plus de minuit (heure locale du Maroc = heure de Belgique moins 1h). A l’hôtel, les chambrées de deux se constituent. Les sacs de trek doivent être fin prêts pour le grand départ demain ! En effet, nous devons laisser à l’hôtel de Marrakech, les quelques affaires dont nous n’aurons pas besoin pendant la randonnée. Organisation oblige, dur dur la répartition… 2 h du mat, déjà… Au dodo tout le monde !

 

Marrakech - Oukaïmeden à 2600 m (transfert en mini-bus) puis Oukaïmeden - Tinerhourhine (plus de 6 heures de marche)

Dimanche 17 avril 2011

Brume ce matin sur Marrakech. Soleil dans nos cœurs... Petit déjeuner copieux à la terrasse de l’hôtel après une courte nuit (Grand luxe, mais cela ne va pas durer… rassurez-vous). Les premières interviews commencent dans le jardin de l’hôtel pour quelques-uns d’entre nous.

Puis en route en minibus pour Oukaïmeden, point de départ de notre trek (station de ski la plus haute au Maroc, 2600 m). Il fait beau, mais froid et le vent souffle. Nous y rencontrons nos guides Ali et Abdou, ainsi que notre équipe de muletiers et cuisiniers.

Nous observons les mules qui vont transporter des kilos de bagages. Des vendeurs nous assaillent gentiment… Derniers contacts avec la civilisation… Le frigo transportant nos médicaments est bien attaché, il est encore en bon état… Est-ce que cela va durer… ?

A 13h, nous commençons notre trek via le col Tizi N'Oukaïmeden (2780m), pour rejoindre la vallée d’« Imenane ». Nous prenons notre repas vers 16h : délicieuses salades de crudités et légumes, pain, fromage et fruits…. Nous découvrons cette charmante manière de dîner au grand air, bien installés sur des nattes et matelas au milieu d’une nature formidable. Ensuite nous gagnons le village de Tinerhourhine. La randonnée est magnifique mais la descente est scabreuse, les pierres roulent sous nos grosses chaussures.

Super grosse journée de marche pour cette première étape, mais parfaitement gérée par chacun d’entre nous. En effet, il était prévu de faire 3 heures de marche, mais organisation marocaine oblige, Ali et Abdou ont changé l’itinéraire en dernière minute… à l’insu de Manu. Merci les mules, diront certaines, pour votre équilibre et votre dévouement sans limite, dans ces moments de doute… Chevaleresques… Applaudissements à tout rompre pour ces braves bêtes…

Il est 20h lorsque nous arrivons enfin au gîte du village de Tinerhourhine… il était temps, la nuit tombe.

Nous logeons dans un gîte niché au fond du village : trois dortoirs de 6, 7 et 9 places sont prévus pour nous ; confort sommaire évidemment : les matelas transportées par les mules sont alignées en rang d’oignons dans chaque pièce-dortoir, notre sac de trek à nos pieds contre le mur… la vie en montagne, quoi ! (Encore pardon à ceux qui se sont sentis piétinés, c’est que tout va encore bien…).

La table de la terrasse s’est transformée préalablement en table de soin thérapeutique pour ces quelques bons petits massages bien mérités… Merci l’équipe de Kinés de choc… On ne pouvait présager mieux !

Nous soupons agréablement sur cette même table. Lors de ce souper, nous découvrons ce potage qui dorénavant sera présent chaque soir. Cette soupe assez consistante doit être généreusement épicée, c’est mieux, presque meilleur (à bon entendeur, salut !). L’équipe de tournage, quant à elle, ne baisse pas les bras (il y aurait de quoi) et continue ses interviews d’avant l’ascension. Puis Dodo tout le monde.

Nuit silencieuse, propice aux digressions intellectuelles… Dans ce dortoir exigu, à même le sol, entre mes deux voisines qui, je crois, dorment déjà… avec cette unique fenêtre, sans rideau, qui ouvre ses perspectives sur le monde ...

Pendant que tout le monde dort d’un sommeil « profond »… je pense : et si l’on m’avait dit un jour qu’on me proposerait de gravir un tel sommet, « grâce à elle » cette fois, si l’on peut dire !!! Celle que j’ai encore tant de mal à nommer, de peur d’être cataloguée aux rebus de la société… Même si, quelque part, aujourd’hui, je la remercie… Merci de me permettre de vivre ça…

Nous sommes dix à participer à cette expédition… pour nous dépasser, sûrement… pour relever ce défi d’apprendre à « vivre avec » et surtout, pour faire un pied de nez aux étiquettes, aux préjugés et aux voleurs de rêves. Et dire que nous sommes entourés de « fous » qui y croient aussi… Quelle confiance vous nous faites là !… On n’a pas intérêt à vous décevoir, ni à se décevoir d’ailleurs !

Voilà, nous sommes tous là… pour THE Trek… Alors passons aux présentations : (Les descriptions et qualificatifs ne tiennent qu’à moi, Marylène, j’assume…)

Il y a, tout d’abord, Jacqueline, notre aînée (mais je la rassure, ça ne se voit pas !), vaillante et toujours « prête au combat » …
Vient, ensuite, Marie, généreuse et tellement émotive …
Et puis, Gaetane, déterminée et à l’écoute d’elle-même et de l’Univers…
Ensuite les Deux Daniels… tous deux de Libramont, d’abord Danièle (place aux filles), sportive, pleine d’audace, prête à traverser monts et rivières et surtout, pince sans rire…
Et puis Daniel, discret et volontaire…
Puis, Marylène (c’est moi), un peu extravagante (j’aimerais bien), enthousiaste, optimiste et rieuse (c’est sûr), que rien n’arrête (pense-t-elle), si ce n’est cet excès d’émotion difficilement contrôlable…
Ensuite Pascal, le « Don Juan » fougueux et vif, à la force d’un cheval de trait ardennais (pardon pour la comparaison, mais c’était plus fort que moi), que rien n’arrête…
Puis Alexandre, (qui porte si bien son prénom…), Alexandre le Grand, intrépide, téméraire, concentré, persévérant et combatif, que rien n’arrête non plus (ma parole, encore un) et pourtant il aurait pu tellement il en a vu…
Puis, la tendre Martine, presque 29 ans, aujourd’hui, héroïne du livre « Martine à la Montagne » mais bientôt, au sommet pour son anniversaire, admirable et « jusqu’au-boutiste »…
Et Enfin, Cendrine, notre cadette, positive et poète dans ses moments de solitude…

Voilà pour nous, en apparence… Mais il y a aussi nos outils, toutes ces connections, parfois un peu défaillantes qu’on ne voit pas… Tous ces petits soldats à pied d’œuvre dans chacune de nos têtes… Ils sont déjà bien nombreux à se mobiliser pour n’effectuer qu’une tâche, alors qu’il faut en faire tant d’autres simultanément : Marcher, bien sûr… à savoir lever le pied, mettre un pied devant l’autre, garder cet équilibre parfois précaire, ne pas tomber, recommencer… mais aussi répondre aux questions de Bruno, manger, réfléchir (Et oui !), discuter, rire… VIVRE quoi !!!… Bonjour la concentration… et cette fatigue qui nous terrasse… Il faut mobiliser tellement de connections, tant qu’elles sont encore possibles … Tant d’énergie dépensée pour faire des choses qui peuvent paraître si simples, si anodines… Grésillements… « Friture sur la ligne »… Alors, un peu de repos, là-dedans… ça requinque… le corps et l’esprit… Ouf, j’arrête, cette parenthèse… Histoire de repartir d’un bon pied demain.

Alors, Douce nuit à tous…

 

Tinerhourhine - Aremd à 1950m (5 heures de marche)

Lundi 18 avril 2011

Après un délicieux déjeuner durant lequel des crêpes nous sont servies, nous démarrons notre randonnée du jour avec un mental au top… Après la journée d’hier, il faut bien dire que tout est possible !

Nous longeons la vallée d’Imenane à travers des villages berbères suspendus au versant de la montagne, pour arriver enfin au village d’Ouaneskra. Ensuite, nous continuons vers le village de Tamatert, via le col Tizi’n Tamatert. Puis, encore un peu de route en direction d’Imlil.

Nous dînons à Imlil, le petit Chamonix de l'Atlas : salade marocaine, thon et riz au menu. Miam ! Puis, sieste aux pieds nus et redémarrerons vers notre gîte d'étape. Nous bifurquons vers Aremd.

Et surprise, c’est une maison d’hôtes qui nous accueille. Il est 15h seulement. Thé sur la terrasse puis réglage des crampons pour chaque paire de chaussures. Notre team de choc et nos reporters, en bons princes, nous offrent les plus belles chambres : Lits très confortables, 3 personnes par chambre… Merci à vous…

Nous allons profiter d’un repos bien mérité car demain 1200m de dénivelé nous attendent.


 

Aremd - Sidi Chamharouch - Refuge Neltner à 3200m (5 heures de marche)

Mardi 19 avril 2011

Nous quittons notre « gîte » très confortable dès 8h du matin et montons vers le refuge de Neltner, via le marabout de Sidi Chamharouch (2275m). Il s’agit d’un énorme rocher un peu particulier, peint en blanc où les marocains et marocaines peuvent se rendre et vivre quelques heures de solitude pour profiter des bienfaits de « l’esprit du marabout », décédé. Ce sanctuaire est un site protégé et les touristes n’y sont pas vraiment les bienvenus… Tout au plus, peuvent-ils regarder ce lieu de pèlerinage de loin et se désaltérer ou acheter quelques souvenirs dans les boutiques prévues à cet effet. Peut-être peuvent-ils espérer, eux-aussi, être guéris, bien qu’ils n’aient pas pu toucher ce rocher… Mais faut pas rêver…

16h39 - On arrive au refuge du Toubkal, appelé refuge Neltner (3200m). L’horaire est parfaitement respecté. Tout le monde va bien et est très ému. Il y a de la neige depuis 3000 mètres. D’ailleurs, nos mules, aussi courageuses soient-elles, nous laissent nos bagages et bardas au pied de la neige. Et oui, « Mesdames, Messieurs, la neige, elles n’aiment pas ça ! ». Repas et nuit sont prévus au refuge Neltner qui compte plus de 140 places et seulement 3 toilettes et 3 douches ! Vive les lingettes ! Nous logeons dans un dortoir de 26 lits (dont superposés), dont 22 sont occupés par notre groupe. Les murs sont humides et certains matelas aussi. Tout le monde fait preuve d’une attention particulière pour ne gêner personne dans cet espace assez réduit. Les sacs sont « rangés » dans l’allée centrale entre les lits et il reste très peu de place pour circuler.

Quelques-uns ont tenté une douche à l’eau froide, mais vous êtes fous… Oh oui ! D’autres se reposent, car certains sont vidés, dans tous les sens du terme… On évitera donc le souper pour eux, un peu de pain sec fera l’affaire. On s’en occupe. D’autres encore, essaient de s’organiser, sans faire de bruit, par respect pour ceux qui dorment. D’autres encore et encore, essayent de joindre les leurs, sur leurs portables respectifs (il y a du réseau à l’extérieur)… Là-haut, on ne peut mal de les oublier !… Ou d’autres encore sont déjà attablés ou se promènent, ou se font bronzer sur la terrasse du refuge, ou encore rangent leur matos ou prennent des photos tant qu’il fait clair. Gaëtane, Cendrine, Martine, Danièle, Marie, Jacqueline, Marylène, Pascal, Daniel, Alex, Emmanuel, Claudine, Fabienne, Jean, Olivier, Suzette, Philippe, Bernard, Brigitte, Bruno, Serge, Benjamin … vous êtes tous bien là et déjà, tous vos yeux sont rivés vers ce sommet du Toubkal, bien réel mais encore invisible, celui d’une bataille. Déjà, vous ne faites plus qu’un…

Répétition générale pour tous sur la terrasse, à l’entrée du refuge. D’abord, distribution de nos baudriers respectifs dont nous nous harnachons chacun… Ensuite, nous apprenons à chausser nos crampons personnels. Enfin, nous apprenons également à marcher avec ces crampons, dans cette pente de névé, à la sortie du refuge… Histoire d’être autonome dès le lendemain matin… Et d’éventuellement parer à tout problème de configuration… Bien vu Manu… C’était utile !

Les cuisines sont mises à disposition de chaque groupe de trekkeurs. Pour le souper, un spaghetti nous attend à la table commune. Nous montons nous coucher vers 21h car demain, le départ aura lieu tôt le matin, à 7h. Décision difficile de Marie, de rester au refuge pendant notre ascension. Suzette restera également avec elle par précaution pour son genou déjà trop sollicité et également pour lui tenir compagnie.

 

l’Ascension du Refuge Neltner au Sommet du Toubkal (~ 3h de montée, ½ h pour admirer le paysage au sommet et ~ 2h de descente)

Mercredi 20 avril 2011

Tôt le matin, nous enfilons nos baudriers et chaussons nos crampons. Il fait froid. Les cordées se forment : La première cordée menée par Ali avec Bernard, Pascal, Alex, Brigitte, Marylène, Fabienne et Jacqueline; la cordée d’Abdou avec Martine et Cendrine; la cordée de Manu avec Danièle, Daniel, Gaetane, Claudine et Olivier; la cordée avec Jean, Philippe, Bruno, Benjamin et Serge qui filment et photographient.

Nous commençons progressivement notre ascension vers le point culminant de l'Afrique du Nord (4167m), le sommet de ce grandiose Toubkal. La première partie est assez pentue et rude, les muscles doivent s’échauffer. Des coups de vent violents nous bousculent et nous font vaciller. D’après l’échelle de Beaufort, ils pourraient atteindre 60 à 70 km /h. Et ces morceaux de glace qui nous fouettent le visage… La seconde partie est plus aisée, la trace serpente et nous atteignons l’arête sommitale. L’altitude augmente. Fabienne nous encourage en nous précisant chaque fois le dénivelé atteint.

Mental exceptionnel de l'équipe qui, dans les moments de doutes, a su rebondir grâce à un esprit de groupe hors du commun. Nous étions 20 au départ du refuge et 19 d'entre nous sont arrivés au sommet, heureux. Légèreté et larmes aux yeux… Que d’émotions ! Mémorable Anniversaire, Martine !

Là Haut, nous marquons une pause pour apprécier la vue sur les sommets avoisinants. Les appareils photos et les caméras engrangent les souvenirs. Drôle de « sculpture » métallique qui marque notre arrivée.

Nous comptons un seul abandon en milieu d’ascension. Merci à toi, Cendrine, pour ta poésie car nous ne savions quoi te dire en bas, mais tu avais l’air tellement heureuse pour nous, qui étions, comme toi, arrivés chacun à notre sommet !

Alors, chapeau bas.

"Les yeux me brûlent
La joie me gagne
Parcours magnifique
Parsemé d'embûches
Trek d'une vie
Trek d'une maladie
Jamais je n'aurais
Imaginé un jour
Pouvoir avancer comme ça
Me dépasser, me surpasser
Vivre ce sentiment
Le sommet finalement
M'importe peu
Je suis fière de moi
Et c'est très bien comme ça"

(Cendrine)

Chapeau bas aussi à l'équipe de tournage qui a fait un travail prodigieux et qui était elle-même émue par la chaleur et l'humanité des interviews.

Ensuite, chacun à notre rythme, désencordés et libres, nous descendons au refuge. Certains éprouvent davantage de difficultés à la descente qu’à la montée. D’autres encore, prennent même tout leur temps et engagent de grandes conversations philosophiques, au grand dam de Manu, qui plus bas, s’inquiète. Ce n’est pas vraiment le moment, car la neige fond sur ce versant et la pente devient dangereuse. Merci Manu pour ton dévouement et cette empathie que tu dégages envers chacun de nous.

Enfin, nous voici tous au refuge pour déjeuner (comme on dit, à la « Française ») et enfin nous reposer. L’après-midi fut ponctuée de cette seconde ascension lors de laquelle, Marie et Suzette, restées au refuge le matin, se sont encordées, avec Cendrine qui prend sa revanche, accompagnée de Manu et Olivier. Tous les autres les regardent partir, émus, de la terrasse du refuge ! Bel exploit ! Bravo les filles… Vous l’avez aussi, votre sommet !

Le soir, apéro mérité pour tous, avec repas et nuit au refuge.


 

Refuge Neltner - Aremd (5 heures de marche)

Jeudi 21 avril 2011

Le petit déjeuner au refuge terminé, nous démarrons vers 9h. Nous redescendons vers Imlil via Sidi Chamharouch et Aremd. Le retour à 2000m s’est fait sans trop d'encombre via des traversées à gué sportives mais réussies.

Le soir, de retour à la maison d’hôtes d’Aremd, où une partie de nos affaires étaient restées. Après une bonne douche, presque glacée (nous sommes quand même 22 à y passer), nous fêtons enfin l’anniversaire de Martine et dégustons un délicieux méchoui dans la salle commune.

Après quelques jeux d’ambiance bien sympathiques animés par Fabienne (Jeu de défis et jeu shabadabada), nous retrouvons, avec plaisir, nos confortables chambres et nous endormons, heureux de notre sommet personnel atteint.

 

Aremd - Imlil (1 heure de marche) puis Marrakech (transfert en mini-bus)

Vendredi  22 avril 2011

Après le petit déjeuner, nous marchons une heure (au lieu d’½ heure prévue, mais nous savons à présent que les heures marocaines ne sont pas les mêmes que les nôtres !) pour rejoindre Imlil où nous reprenons contact avec le monde et sa civilisation. Les véhicules ne sont pas encore là. En attendant, nous allons visiter une coopérative de traitement d’huile d’argan. Nous effectuons quelques achats puis nous retrouvons les chauffeurs qui vont nous reconduire à Marrakech. Nous profitons encore du paysage splendide puis nous arrivons à l’hôtel pour déjeuner. Enfin un repas carné à volonté et... des frites ! Non, c'est une blague mais quand même du gratin dauphinois !

Repos bien mérité ensuite au bord de la piscine (un peu verte et froide mais décorative) puis l’après-midi est libre, certains se reposent dans leur chambre, d’autres se prélassent au bord de la piscine et d’autres encore se plongent dans les souks de Marrakech. Apéro mémorable dans la chambre de Manu et dîner. Dodo pour la plupart.

 

Visite de Marrakech

Samedi 23 avril 2011

Nous jouons un peu les touristes et partons à la découverte de la perle rouge, la ville Ocre du Maroc, cette ville magique qu’est Marrakech, célèbre par son festival Annuel du Film et son festival des Arts populaires.

Nous commençons notre visite, avec notre guide Mohamed, par les célèbres jardins de la ville :

  • Jardins Majorelle : Ils furent créés par le peintre français Jacques Majorelle. Laissée abandonnée après la mort du peintre en 1962, la propriété fut remise en état par le couturier Yves Saint Laurent. Très beaux jardins, couleurs superbes même sous un ciel plus gris aujourd’hui.
  • Jardin de La Menara appelé également jardin du Paradis et son vaste bassin entouré d’un jardin d’oliviers centenaires qui fut enrichi d’un harmonieux pavillon de plaisance à toiture pyramidale.
  • La célèbre Koutoubia : Le minaret haut de 77m considéré comme un chef d’œuvre de l’art hispano-mauresque.
  • Le Palais de la Bahia avec ses Riads plantés de cyprès de jasmins et d’essences rares.

Juste un Petit débriefing sur ce mélange de 35 épices, typique, appelé « Ras El Hanout », recommandé pour les célibataires qui ne savent pas doser et idéal pour toutes sortes de viandes et légumes.

Ce mélange d’épices « Ras El Hanout » a été spécialement créé pour la préparation de la « Tanjia » de Marrakech. La « Tanjia » est la spécialité locale par excellence, LE plat traditionnel incontournable de Marrakech. Cette spécialité, solidement fermée par du papier et ficelée, porte le nom de la jarre en terre cuite qui conserve la chaleur. Ce plat est préparé dans cette jarre et cuit longuement au cœur des braises très chaudes, dans les fours publics de Marrakech. En plus de sa cuisson dans l'amphore, la particularité de ce mets est que sa confection est souvent donnée aux hommes contrairement à tous les autres plats dont seules les femmes auraient le secret... D’après notre guide Mohamed, il s’agit d’ailleurs du seul plat qui puisse être préparé par la gente masculine au Maroc… (Merci mélange d’épices !)

Tous les « Amis de Mohamed », à savoir nous, déjeunons à la terrasse de l’hôtel Islane située en face de la Koutoubia… Que de délicieuses brochettes en perspective…

L’Après-midi, nous continuons notre visite par les souks de Marrakech, bordant la place Djemâa El Fna, où nous admirerons toute la richesse d'un artisanat infiniment varié, représenté ici par tous les différents corps de métier.

Enfin, certains s’attardent davantage sur la place Djemâa El Fna (classée patrimoine Universel par l'UNESCO). Là, des acrobates, charmeurs de serpents, conteurs et musiciens Gnaouas nous présentent ensemble un spectacle des plus étonnants et nous offrent des instants uniques pour pénétrer au cœur de l'âme de Marrakech. D’autres se sont trop attardés dans les souks et pour bénéficier de ce show, il est trop tard … Juste le temps de s’asseoir pour partager un petit verre de thé à la menthe, protégés par des parasols en paille … Et c’est la drache…. Ouf… Merci Martine ! Nous contemplons toutes ces personnes qui contournent les grosses flaques qui se sont formées sur la place. Sont restés uniquement quelques courageux, dont ces dames qui nous proposent un petit « tatouage » au Henné, du plus bel effet. Les « Maries » se laissent séduire. Pourquoi pas, avant de reprendre le Taxi pour l’hôtel où nous sommes déjà attendus !

En effet, vers 19h, retour à l’hôtel prévu pour un agréable apéro dans la « suite » d’Emmanuel et Claudine. Puis dîner prévu à l’Hôtel et au Dodo tout le monde.

 

Visite d’Essaouira

Dimanche 24 avril 2011

Nous poursuivons notre escapade marocaine par la visite de la petite ville côtière d’Essaouira, perle de l'Atlantique, édifiée par le même architecte que Saint Malo.

Transfert en car vers Essaouira dès 9h de matin. Nous arrivons vers midi. Journée de visite et de flânerie dans cette charmante petite ville côtière. Si, au départ, le ciel nous faisait grise mine, après 3 h de route, à notre arrivée dans la ville, le soleil est apparu. Un guide local nous fait découvrir des coins inédits d’Essaouira. Friture de poissons délicieuse pour le repas de midi.

Achat de spécialités locales, en bois de thuya entre autre et farniente au port. Retour à Marrakech à 20h et… à 20h30 : rassemblement à la réception de l’hôtel pour aller dîner dans un restaurant typique de la Médina (ville ancienne) « le Palais Gharnata ».

Soirée de clôture magnifique: Ultime repas du soir dans ce magnifique Ryad de la médina avec musiciens et danseuses… Nouvelle séquence de félicitations mutuelles et de remerciements !

23h30 : nous rentrons à l’hôtel pour notre dernière nuit. Bar, dodo…

 

Marrakech - Belgique

Lundi 25 avril 2011

Chacun choisit le « programme » de sa matinée libre. Pour certains, ce sera une dernière visite dans les souks, pour d’autres, une matinée de farniente à l’hôtel.

A 13h30, nous partons pour l’aéroport de Marrakech Menara. Une ultime aventure nous attend. A notre arrivée dans l’aéroport, on brandit les banderoles… C’est trop… En réalité, notre « exploit » n’y est pour rien… Il est 14h : le personnel démarre un arrêt de travail.

Les enregistrements des bagages s’effectueront … Ouf… mais d’une manière manuscrite. Bref, nous embarquerons quand même entre 16h30 et 17h dans un avion qui devait s’envoler à 15h55… Cela aurait pu être pire !!! Notre étoile veille sur nous, car le pilote a attendu tous ses passagers. Merci pour nous !

Nous atterrissons à 21h20 et retrouvons, heureux, nos familles. Des membres de la Ligue Nationale Belge de la Sclérose en Plaques nous ont également accueillis chaleureusement en nous offrant une rose chacun… Quelle jolie attention ! Merci à Tous, pour cet accueil chaleureux !

Maintenant, il s’agit pour chacun de nous de retrouver nos marques et de redescendre de là-haut, chacun à son rythme !